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H.E. BUN NARITH INTERVIEW WITH :

H.E. BUN NARITH

PRESIDENT EXECUTIVE DIRECTOR APSARA AUTHORITY

April, 10th, 2003
Interview for World Investment News & Far Eastern Economic Review.

Vous êtes le Président Directeur Général de l'agence gouvernementale qui gère les sites d'Angkor Wat. Pouvez-vous nous expliquer quels sont les pouvoirs et les attributions de l'Autorité Apsara ?

Notre institution, appelée Autorité APSARA, a été crée en 1995 après l'inscription des temples d'Angkor Wat sur la liste du patrimoine mondial. Notre autorité a pour objectif, comme son nomme l'indique ; l'Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d'Angkor (APSARA). Après sa création, l'autorité a manqué de moyens financiers pour assurer son fonctionnement et sa mission. Elle a donc formé un petit nombre de personnes pour remplir les taches essentielles, inhérentes à la protection des sites d'Angkor. À cette époque, Angkor avait été déclaré site en péril par l'UNESCO. Car comme vous le savez, le Cambodge a souffert une longue période de guerre qui a entraîné le pillage et la destruction de notre patrimoine national.

Notre première mission a donc été de réduire le pillage et d'assurer les travaux d'urgence afin de protéger les monuments les plus dégradés par le temps et la nature. Vers juin 1999, le Gouvernement Royal a délégué les droits de billetterie à l'Autorité Apsara (auparavant, cette billetterie était gérée par le Ministère du Tourisme), ce qui a permis à l'Autorité APSARA de disposer de fonds suffisants pour assurer son fonctionnement, recruter et former son personnel, et commencer à réaliser sa principale mission de protection et conservation du patrimoine national. Les autres missions de l'Autorité Apsara étant le développement du Tourisme dans la région d'Angkor et le développement harmonieux de la ville de Siem Reap.

Nous avons donc formé nos jeunes afin de protéger et conserver notre patrimoine. Auparavant c'était des spécialistes étrangers qui étaient en charge des travaux de restauration et conservation des monuments ; notamment l'École française d'Extrême Orient qui a opéré à Angkor depuis 1907. Avec l'aide de l'UNESCO et d'autres organisations internationales nous avons ouvert des cours annuels de formation. Jusqu'à présent nous avons ouvert 4 cours. Chaque cours forme entre 25 à 30 personnes qui viennent de sortir de l'université. Nous recrutons des architectes, des archéologues, des ingénieurs et des spécialistes du tourisme.

Pouvez-vous nous présenter les chiffres clés de l'Apsara Autorité ?

En ce qui concerne notre personnel ; nous avons recruté plus d'une centaine de jeunes universitaires ainsi que, pour assurer le gardiennage, plus de 600 gardiens. Nous disposons également d'environ 400 ouvriers qui sont en charge des travaux de nettoyage dans les parcs d'Angkor. Au niveau de la direction, il y un PDG et 5 directeurs généraux adjoints ; le premier est en charge du département des Monuments et de l'Archéologie, le second de l'Urbanisme, le troisième du Tourisme, le quatrième du Développement Economique et Social et le cinquième de l'Administration. L'ensemble de notre force de travail s'élève à 1000 personnes. Pour vous donner une idée de notre évolution, à la formation de l'Autorité Apsara nous étions 10 personnes. Mai 1999, moment où nous avons commencé à gérer la billetterie marque un virage très clair dans l'évolution de notre institution. En terme de chiffres l'évolution est claire également ; les recettes de l'année 1999 était d'environ 2 millions USD, pendant l'année 2002 nous avons atteint les 9 millions USD.

En ce qui concerne vos projets de développement nous avons eu vent d'une zone d'environ 50 hectares, au pied des temples, qui serait réservée au développement du secteur hôtelier. Pouvez nous donner de plus amples détails concernant ce projet ?

Nous sommes responsables, bien entendu, de la préservation et du développement des temples d'Angkor, mais également du développement du tourisme dans la région, comme je vous en ais déjà fait part. En effet, nous projetons de créer une zone touristique, qui se trouve 500 mètres à l'est de la rivière de Siem Reap et à la limite du parc d'Angkor, au sud de la Zone protégée. Cette zone de développement compte 1100 hectares.

Nous avons élaboré une esquisse du plan d'aménagement de cette zone dont la première étape est de développer la zone hôtelière. Dans ce cadre, nous avons d'ores et déjà signé un accord avec le groupe Meta Mékong pour l'aménagement d'une zone de 8 hectares. Cet accord à été établi sous forme de concession pour une durée de 70 ans. Il nous reste encore une zone de plus de 30 hectares réservée à la concession des hôtels.

Dans le cadre des préparatifs nous venons de terminer les travaux de construction des routes permettant un meilleur accès à la zone protégée d'Angkor. La route qui part de la N6 vers le nord et qui rejoint la route du petit circuit de la Zone Protégée du parc d'Angkor et la route Est-Ouest qui traverse toute la zone. Ces routes ont été financées par la France, par l'intermédiaire de l'Agence française de développement, l'APSARA étant en charge de l'expropriation du terrain dans le cadre de la réalisation de ces routes, qui favorisent non seulement l'accès au site d'Angkor mais également à la zone touristique. Nous sommes actuellement en train d'aménager toutes les infrastructures afin de servir cette zone.

Parallèlement nous allons développer la zone adjacente où nous projetons de construire les nouveaux bureaux de l'APSARA, 95% de notre personnel étant basé à Siem Reap. Cette zone est destinée intégralement aux touristes et nous prévoyons d'y installer des centres à caractère culturel, des centres d'information et de réunion, des terrains de sports dont un terrain de golf, etc.

Mis à part cet important projet dans le cadre du développement hôtelier de la Zone de Siem Reap, Quels sont les autres projets développés par votre autorité ?

Nous avons un autre important projet qui est celui de construire un canal reliant le Tonle Sap au port de Phnum Kraom. Actuellement les bateaux arrivent de Phnom Penh à 3 ou 5 km du Phnum Kraom, le niveau de l'eau étant trop bas pour les-y accueillir. Nous sommes donc en période d'étude pour la construction d'un canal permettant de relier les eaux profondes au Phnum Kraom, de manière à permettre aux bateaux d'accéder au port en toute saison. Nous sommes à la recherche de financements pour ce projet qui est estimé de 5 à 7 millions de Dollars. Pour les modalités nous partons sur une base de concession avec une prise en charge du management, mais ceci reste à négocier avec les investisseurs intéressés.

Nous sommes également en train de réaliser les études techniques pour la construction de deux voies de contournement de la région d'Angkor. En effet, actuellement la population, afin de se rendre de la zone de Siem Reap à Banteay Srey, se voit dans l'obligation de traverser le parc d'Angkor ; la circulation y est donc très dense considérant qu'il y a également tous les touristes. Ces deux voies de contournement permettent donc de gérer le problème. Une de ces voies contourne la zone d'Angkor vers l'ouest et la seconde vers l'est, elles sont respectivement de 10 et 20 km.

Vous nous avez déjà fait part d'une importante priorité de l'autorité ; la maintenance et le développement du site. Dans ce cadre, vous avez mentionné la formation de votre personnel comme l'une de vos actions initiales. Quelles sont les autres mesures prises par l'Autorité APSARA afin d'assurer sa mission ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec l'UNECO. Depuis l'inscription des sites d'Angkor au patrimoine Mondial il a été crée un organisme, le Comite International de Coordination (CIC), pour la sauvegarde du site d'Angkor. Le CIC se réunit deux fois par an, et regroupe toutes les organisations internationales ou pays intéressés par le site d'Angkor afin d'échanger nos points de vues sur les travaux et trouver les meilleurs moyens de restaurer les monuments. Nous travaillons en toute transparence, les travaux de restauration et les résultats des études de recherche étant disponibles à notre centre de documentation pour toute personne intéressée.

L'UNESCO demande également, chaque année, à un service d'expert de venir étudier et contrôler les travaux de conservation d'Angkor afin de pouvoir faire des recommandations. Chaque chantier se doit de produire un rapport sur l'avancement des travaux et prendre en compte les recommandations des experts pour leur développement. C'est ainsi, à travers la coopération internationale et la transparence, que nous entendons protéger le mieux notre patrimoine.

Les principaux chantiers de restauration actuels sont les suivants; le monument de Baphuon géré par l'école française d'Extrême Orient. Viennent ensuite le chantier des Japonais, à travers le Groupe gouvernemental japonais JSA, qui prend en charge le temple de Bayon ainsi que la bibliothèque nord du temple D'Angkor Wat. Sophia University, un groupe japonais également, prend en charge la restauration de la chaussé d'Angkor Wat. Les Chinois sont également présents au temple Prasat Chau Say Tevoda. Il y a également les Allemands qui travaillent sur la conservation des Apsaras à Angkor Wat. Les Italiens sont également présents sur deux chantiers à Angkor Wat, dirigés par l'un de leur expert, avec financement joint entre l'UNESCO et l'APSARA, et sur le temple de Pre Rup, sur financement de leur gouvernement.

Apsara prend également en charge, selon ses possibilités, un certain nombre de chantiers, tel Ankor Wat, le temple de Preah Ko, et celui de Banteay Srei sur lequel nous travaillons en collaboration avec les Suisses. A travers le Monument Fund, Il y a également des chantiers sur les temples de Ta Som et de Preah Khan. Sur tous les autres monuments à risque, c'est APSARA qui intervient directement, notamment hors du secteur de Siem Reap. En effet, nous n'opérons pas uniquement sur le site d'Angkor mais nous allons au-delà, avec par exemple le temple de Beng Mealea à plus de 50 km du site sur lequel nous travaillons. Nous avons la responsabilité de l'ensemble de la province de Siem Reap.

Vous avez un rôle bipolaire, qui se partage comme nous l'avons vu entre la conservation et le développement du site d'Angkor et la promotion et le développement du tourisme. Comment gérez-vous l'équilibre entre protection et développement ?

Le gouvernement Royal du Cambodge a établi le secteur touristique comme la locomotive du développement du pays, spécialement dans la zone d'Angkor. Nous devons donc coordonner nos actions entre la protection du site et le développement du tourisme de manière à ce que ces deux missions aillent de pair. Nous devons renforcer nos actions de protection en même temps que nous développons le tourisme. Une solution adoptée a été de créer des parvis aux alentours des temples. Ces parvis sont des espaces réservés aux touristes ; des zones piétonnes, des espaces verts, des toilettes, des parkings, etc.…. L'esprit est de construire une vingtaine de parvis aux alentours des principaux temples afin que les touristes puissent profiter d'une guidance et ainsi une meilleure vue des temples et réduire, par la même, l'impact néfaste du tourisme sur le parc.

Si vous prenez l'exemple du Temple de Banteay Srei, qui est un temple qui attire beaucoup de touristes, l'espace disponible près de ce temple est très réduit, de plus la route est très proche. Afin de limiter l'impact du tourisme nous sommes actuellement en train d'étudier une voie de contournement, qui permettrait uniquement un accès piéton et laisserait plus de place disponible aux alentours du temple afin de pouvoir l'aménager pour les touristes. Dans cette optique, c'est une politique bénéfique à tous que nous développons.

Dans ce cadre, il a été organisé l'année passée un important évènement sur le site d'Angkor Wat ; la tenue d'un opéra, avec la participation du ténor José Carreras et de l'école royale de danse Apsara. Quelle est votre politique concernant ce type d'évènement sur le site des temples ?

Notre principe est de ne pas banaliser les monuments. Nous organisons également des activités culturelles et artistiques deux ou trois fois par ans. Les monuments majeurs ne sont utilisés que pour les manifestations à l'échelle nationale. A chaque évènement nous prenons d'importantes mesures préventives, cependant il y a toujours un certain nombre d'impacts que nous ne pouvons pas gérer à 100%. Cependant afin de concilier notre mission de protection avec celle de développement nous devons permettre ce type d'activité artistique.

Nous sommes actuellement en train d'étudier un projet pour l'organisation, sur le temple d'Angkor Wat en décembre prochain, d'une représentation du violoncelliste Mstislav Rostropovitch. Conscients que la renommée de cet artiste est inestimable, nous sommes en train de réfléchir comment organiser une telle manifestation.

Nous nous intéressons également à votre partenariat avec la société Nationale Sokha Hotel pour la gestion de la billetterie d'Angkor, pouvez-vous-nous en dire plus ?Etes vous ouvert à d'autres partenaires ? Dans quels domaines ?

Le contrat avec Sokha Hotel a déjà été modifié deux fois et la dernière version de celui-ci prendra fin en 2005. Ce contrat est un peu spécial ; ayant été signé en 1999, nous n'avions pas l'information suffisante afin de prévoir l'évolution du secteur touristique. Lorsque le contrat à été signé la billetterie était gérée par le ministère du tourisme et les chiffres annoncés ne dépassaient pas les 800.000 USD. Il nous était donc difficile de faire des prévisions, au vu des importants changements dès lors. En effet, le tourisme a connu un essor important dû à la fin de la guerre et également à certaines initiatives gouvernementales tel que la politique du ciel ouvert. C'est dans ce contexte que nous avons re-négocié plusieurs fois ce contrat. A travers ces diverses modifications, l'intérêt de l'APSARA a été amélioré notamment par la création d'un fonds ; le fonds de conservation et développement d'Angkor, qui a permis de réhabiliter cette année un certain nombre de routes dans le parc. Lorsque ce contrat prendra fin, nous étudierons de nouveau ses modalités afin de favoriser notre Autorité. Nous sommes, en principe, ouvert à d'autres partenariats ; notre politique étant de transparence et de recours aux appels d'offre internationaux.

Pour la concession des infrastructures ou la concession hôtelière nous devons faire appel à l'investissement étranger, l'autorité APSARA n'ayant pas la capacité et les moyens nécessaires pour assurer tous ces investissements. Notre ambition est de relier le site d'Angkor à d'autres sites plus éloignés, sous la responsabilité du ministère de la culture notre autorité ne gérant que la province de Siem Reap.

Nos lecteurs sont aussi intéressés par le profil de l'homme derrière l'organisation, pouvez partager avec nous votre expérience professionnelle ainsi que votre plus grande satisfaction à la tête de l'Autorité Apsara ?

De 1965 à 1975 j'étais professeur d'histoire. Après la période des Khmers rouges, j'ai été intégré au Ministère de la Culture. J'ai rejoins L'autorité Apsara en tant que directeur de l'administration au début de l'année 1999. J'ai ensuite évolué au sein de cette organisation jusqu'à en prendre la tête. En ce qui concerne ma plus grande satisfaction ; il faut que je vous avoue que de nombreux progrès ont été réalisés. Ces progrès sont visibles dans l'organisation de notre institution, particulièrement au niveau de nos relations avec d'autres organismes. De plus, jusqu'à présent nous avons fait face à l'arrivée massive des touristes sans causer de dommages aux monuments ; notre tâche délicate de prendre soin de ces monuments, qui datent, a été remplie.

Il me reste cependant certaines préoccupations en ce qui concerne notre mission principale car nous sommes souvent confrontés à des problèmes délicats. En effet depuis l'ouverture du site, les familles locales vivant sur le site ont fortement augmenté en nombre. Ces constructions sont en théorie illégales, cependant on peut comprendre qu'il s'agisse d'une nécessité pour ces familles qui s'accroissent en nombre et ont donc besoin de plus de logements. Ce sont des sujets délicats car si nous ne réussissons pas à bien gérer ces évolutions, elles auront un impact direct sur le paysage ou sur l'environnement du site.

Vous gérer la principale richesse du secteur touristique Cambodgien, dans ce cadre quel serait votre message final à l'attention des investisseurs qui regardent ces projets d'un oeil intéressés ?

Nous avons un nombre important de projets pour lesquels nous souhaitons l'intervention d'investisseurs. Cependant l'expérience nous a appris qu'il faut l'intervention d'investisseurs qui aient l'amour du patrimoine afin de travailler sur le site d'Angkor. Nous avons déjà reçu un certain nombre d'investisseurs mais qui n'avaient pas la sensibilité et la conception du patrimoine. Ils nous demandent, par exemple, la création d'un escalier mécanique pour accéder aux temples ; il faut comprendre que nous ne pouvons accepter ce type de projet qui ne respecte pas l'intégrité de notre patrimoine. Si vous avez déjà visité Angkor, vous savez qu'il y a actuellement un projet qui fonctionne ; il s'agit du Ballon qui permet aux touristes d'observer le site sous un tout autre angle. Ce projet est un projet pilote qui nous permettra de développer d'autres activités pouvant attirer les touristes mais ne nuisant pas à l'intégrité de nos monuments.

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